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Vincent Lefaix écrit, ou peut-être cite François Jullien, et c’est assez clair dans la forme et le contenu pour qu’il n’y ait pas grand chose à redire :
« Un certain attentisme est en effet souvent supérieur à l’activisme fébrile et héroïque qui, voulant forcer la réalité, la manque.
ne pas forcer, savoir lâcher prise, laisser couler et même se laisser aller au gré des circonstances car, à vouloir se raidir héroïquement contre elles, on risque précisément de mal les vivre. »

Plus loin sur son site :
« D’une manière générale, le dilettantisme, entendu comme amateurisme, nous délivre de la plupart des contraintes attachées à la même activité pratiquée « en professionnel ». Le dilettante n’a rien à vendre, il ne joue pas sa survie matérielle et médiatique, il n’a pas de compte à rendre à une hiérarchie, il ne dépend pas d’un public, n’est pas pressé par le temps, etc. On comprend dés lors combien le dilettantisme nous permet d’éprouver un fort sentiment de liberté. »

Encore plus loin, à propos de Montaigne :
« La seconde (chose) concerne l’existence, le fait, écrit-il : «de faire profession en cette vie de la vivre mollement et plutôt lâchement qu’affaireusement». Dilettantisme d’un Montaigne dont le seul grand souci est celui d’apprivoiser sa propre mort, le reste consistant à inventer chaque jour, de la meilleure manière possible, les moyens de s’adapter aux circonstances changeantes qui définissent son existence singulière

MONTAIGNE
« La plupart de nos occupations sont comiques. Il faut jouer notre rôle comme il faut, mais comme le rôle d’un personnage emprunté.[74] » »

Et suivant cette histoire de personnages empruntés, il écrira, à propos de sa collaboration avec Thomas Hanff :
« JE SUIS BOUVARD, TU ES PÉCUCHET OU L'INVERSE
Par une chaude journée d'été, à Paris, deux hommes, HANFF et LEFAIX, se rencontrent et font connaissance. Ils découvrent que, non seulement ils exercent le même métier (PEINTRE), mais qu'en plus ils ont les mêmes centres d'intérêts. S'ils le pouvaient, ils aimeraient vivre à la campagne. Un héritage fort opportun va leur permettre de changer de vie. Ils reprennent une ferme EN SEINE MARITIME, non loin de ROUEN et se lancent dans LA POÉSIE, LA PYROTECHNIE, LA DANSE, LA PAROLE, LA MODE. Leur incapacité à comprendre va n'engendrer que des désastres.
L'ennui (l'avantage?), c'est qu'on ne sait plus s'il vaut mieux être un peintre de semaine ou bien du week-end ou encore s'il vaut mieux ne plus peindre du tout. »

Et Vincent Lefaix conclut, ailleurs :
« En d’autres termes, ce n’est plus seulement l’objet peinture qui est repensé mais toute l’activité. »

 

 

©2013, pour le catalogue du Salon de Montrouge